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ARSÈNE LUPIN

l’impression désagréable qu’on le suivait. De fait, s’étant retourné, il aperçut l’ombre d’un homme qui se glissait entre les arbres. Il n’était point peureux ; cependant il hâta le pas afin d’arriver le plus vite possible à l’octroi des Ternes. Mais l’homme se mit à courir. Assez inquiet, il jugea plus prudent de lui faire face et de tirer son revolver de sa poche.

Il n’en eut pas le temps. L’homme l’assaillait violemment, et tout de suite une lutte s’engagea sur le boulevard désert, lutte à bras-le-corps où il sentit aussitôt qu’il avait le désavantage. Il appela au secours, se débattit, et fut renversé contre un tas de cailloux, serré à la gorge, bâillonné d’un mouchoir que son adversaire lui enfonçait dans la bouche. Ses yeux se fermèrent, ses oreilles bourdonnèrent, et il allait perdre connaissance, lorsque, soudain, l’étreinte se desserra, et l’homme qui l’étouffait de son poids se releva pour se défendre à son tour contre une attaque imprévue.

Un coup de canne sur le poignet, un coup de botte sur la cheville… l’homme poussa deux grognements de douleur, et s’enfuit en boitant et en jurant.

Sans daigner le poursuivre, le nouvel arrivant se pencha et dit :

— Êtes-vous blessé, Monsieur ?

Il n’était pas blessé, mais fort étourdi et inca-