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Page:Leblanc - Arsène Lupin gentleman-cambrioleur.djvu/234

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ARSÈNE LUPIN


Les cinq soirs, la circonstance favorable qu’il attendait ne s’étant pas produite, il s’en alla au milieu de la nuit, par la petite porte qui desservait la cour. Il en possédait une clef.

Mais le sixième jour il apprit que les Imbert, en réponse aux insinuations malveillantes de leurs ennemis, avaient proposé qu’on ouvrît le coffre et qu’on en fît l’inventaire.

— C’est pour ce soir, pensa Lupin.

Et en effet, après le dîner, Ludovic s’installa dans son bureau. Gervaise le rejoignit. Ils se mirent à feuilleter les registres du coffre.

Une heure s’écoula, puis une autre heure. Il entendit les domestiques qui se couchaient. Maintenant il n’y avait plus personne au premier étage. Minuit. Les Imbert continuaient leur besogne.

— Allons-y, murmura Lupin.

Il ouvrit sa fenêtre. Elle donnait sur la cour, et l’espace, par la nuit sans lune et sans étoile, était obscur. Il tira de son armoire une corde à nœuds qu’il assujettit à la rampe du balcon, enjamba et se laissa glisser doucement, en s’aidant d’une gouttière, jusqu’à la fenêtre située au-dessous de la sienne. C’était celle du bureau, et le voile épais des rideaux molletonnés masquait la pièce. Debout sur le balcon, il resta un moment immobile, l’oreille tendue et l’œil aux aguets.

Tranquillisé par le silence, il poussa légèrement