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ARSÈNE LUPIN

la chose étrange, innommable. Il la palpa. Il exigea que sa main la palpât et se rendît compte. C’était une chevelure, un visage… et ce visage était froid, presque glacé.

Si terrifiante que soit la réalité, un homme comme Arsène Lupin la domine dès qu’il en a pris connaissance. Rapidement, il fit jouer le ressort de sa lanterne. Une femme gisait devant lui, couverte de sang. D’affreuses blessures dévastaient son cou et ses épaules. Il se pencha et l’examina. Elle était morte.

— Morte, morte, répéta-t-il avec stupeur.

Et il regardait ces yeux fixes, le rictus de cette bouche, cette chair livide, et ce sang, tout ce sang qui avait coulé sur le tapis et se figeait maintenant, épais et noir.

S’étant relevé, il tourna le bouton de l’électricité, la pièce s’emplit de lumière, et il put voir tous les signes d’une lutte acharnée. Le lit était entièrement défait, les couvertures et les draps arrachés. Par terre, le flambeau, puis la pendule — les aiguilles marquaient onze heures vingt — puis, plus loin, une chaise renversée, et partout du sang, des flaques de sang.

— Et la perle noire ? murmura-t-il.

La boîte de papier à lettres était à sa place. Il l’ouvrit vivement. Elle contenait l’écrin. Mais l’écrin était vide.

— Fichtre, se dit-il, tu t’es vanté un peu