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ARSÈNE LUPIN

lui. Il semblait pétrifié, et d’un œil vague il examinait les choses. Les fenêtres ? fermées. Les serrures des portes ? intactes. Pas de brèche au plafond. Pas de trou au plancher. L’ordre était parfait. Tout cela avait dû s’effectuer méthodiquement, d’après un plan inexorable et logique.

— Arsène Lupin… Arsène Lupin, murmura-t-il, effondré.

Soudain, il bondit sur les deux agents, comme si la colère enfin le secouait, et il les bouscula furieusement et les injuria. Ils ne se réveillèrent point !

— Diable, fit-il, est-ce que par hasard ?…

Il se pencha sur eux et, tour à tour, les observa avec attention : ils dormaient, mais d’un sommeil qui n’était pas naturel.

Il dit au baron :

— On les a endormis.

— Mais qui ?

— Eh lui, parbleu !… ou sa bande, mais dirigée par lui. C’est un coup de sa façon. La griffe y est bien.

— En ce cas, je suis perdu, rien à faire.

— Rien à faire.

— Mais c’est abominable, c’est monstrueux.

— Déposez une plainte.

— À quoi bon ?

— Dame ! essayez toujours… la justice a des ressources…