— Mais non ! je serais si heureux qu’on me laissât vivre dans mon petit coin !
— Avec les rentes des autres.
— N’est-ce pas ? Ce serait si simple ! Mais je bavarde, je dis des bêtises, et vous êtes peut-être pressé. Allons au fait, Ganimard ! Qu’est-ce qui me vaut l’honneur d’une visite ?
— L’affaire Cahorn, déclara Ganimard, sans détour.
— Halte-là ! une seconde… C’est que j’en ai tant d’affaires ! Que je trouve d’abord dans mon cerveau le dossier de l’affaire Cahorn… Ah ! voilà, j’y suis. Affaire Cahorn, château du Malaquis, Seine-Inférieure… Deux Rubens, un Watteau, et quelques menus objets.
— Menus !
— Oh ! ma foi, tout cela est de médiocre importance. Il y a mieux ! Mais il suffit que l’affaire vous intéresse… Parlez donc, Ganimard.
— Dois-je vous expliquer où nous en sommes de l’instruction ?
— Inutile. J’ai lu les journaux de ce matin. Je me permettrai même de vous dire que vous n’avancez pas vite.
— C’est précisément la raison pour laquelle je m’adresse à votre obligeance.
— Entièrement à vos ordres.
— Tout d’abord ceci : l’affaire a bien été conduite par vous ?