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rue Cadet, 33, pour aujourd’hui. En se pressant, on les surprendrait, et j’arriverais peut-être avant… avant…

M. Gervais conclut de sa voix sans accent :

— Je le regrette, je compatis à ce que votre situation a de pénible, mais je ne puis agir.

Et il indiqua la marche à suivre.

M. Brique s’en alla, très triste. Cette bizarrerie de la loi l’écrasait. Et il erra dans les rues tandis que s’accomplissait son malheur.

Le lendemain il se rendit chez un homme d’affaires, adressa une requête au procureur. Et des jours passèrent. Il vaquait a ses occupations habituel les, mais rentrait de bonne heure, l’après-midi, tournait sans bruit la clef dans la serrure et se glissait jusqu’au salon, qu’une tenture séparait de la chambre à coucher. Quotidiennement, Charlotte y recevait l’ami Doussin.

C’est là, derrière ce rideau que M. Brique eut la consolation de voir la résistance de sa femme. Charlotte était encore pure. Au premier rendez-vous, elle n’avait accordé que ses bras, ses épaules et ses lèvres. M. Brique éprouva une grande joie. Doussin, lui, se plaignait amèrement.

Les deux amants eurent encore quelques entrevues dont M. Brique se trouvait préalablement informé. Éperdu, il courait au commissariat de police.

— Je vous en prie, implorait-il, venez,