Page:Leblanc - Ceux qui souffrent, recueil de nouvelles reconstitué par les journaux de 1892 à 1894.pdf/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vais.

Le malheureux gémit :

— Pourquoi ?

Alors, gravement le commissaire laissa tomber ces mots :

— Ils n’ont pas fini !

Et il y avait tant de solennité dans son accent, tant de respect pour l’acte mystérieux qui se perpétrait, que M. Brique fut paralysé. Patiemment il attendit…

De très longues secondes s’écoulèrent. Puis M. Gervais souleva le rideau. M. Brique balbutia d’une voix humble :

— Peut-on entrer ?

Son compagnon répartit :

— Oui, nous le pouvons maintenant,

Et ils entrèrent.


Cela se passa dignement, convenablement, entre gens du monde. Le procès-verbal fut dressé. Doussin dit les paroles d’usage.

— Je suis à votre disposition, monsieur.

Le mari, distrait, prononça :

— Non, gardez-la.

Les yeux des deux époux se rencontrèrent. Charlotte eut un sourire malicieux et fit, malgré elle :

— Tu arrives un peu trop tard, mon pauvre ami.

Il ne trouva rien à dire sur le moment. Il se sentait terrassé, immobilisé par une force supérieure. La loi, la formidable loi lui avait lié les mains avec ses lenteurs, avec ses complications, avec ses hypocrisies. Mais quelque chose de plus puissant encore, et surtout de plus obscur, le dominait. C’était la destinée. Quoi qu’il eût fait, ses efforts étaient de-