Page:Leblanc - Contes Heroïques, parus dans Le Journal, 1915-1916.djvu/73

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— Quoi ?

— C’est une lanterne, je crois. Non… C’est une lampe électrique… Tu entends ?

— Vite, vite, ordonna Gilberte, mets-toi à genoux aussi… et pose le canon de ton fusil sur l’escabeau qui est là… Ça y est ?

— Oui, petite mère. Mais comme j’ai peur ! Le fusil remue dans mes mains.

— C’est le froid… Tu aurais dû te couvrir.

— Ah ! maman, je ne peux pas viser…

— Mais si, mais si. Vise-le n’importe où… dans le dos… n’importe où, pourvu qu’il tombe…

Elle s’était retournée à moitié, son buste se dressait par un effort prodigieux, et elle balbutiait, haletante, impérieuse :

— Mais tire donc ! tire donc ! Qu’est-ce que tu attends ?