Aller au contenu

Page:Leblanc - Contes Heroïques, parus dans Le Journal, 1915-1916.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

des choses de la grammaire, de l’orthographe ?… Oui, oui… Il y a des types qui trouvent ça rigolo. Je te dis qu’on se fiche de moi, Bertol. Alors, tu vas prendre la plume à ma place. Tu connais ça, toi, les machines d’orthographes… tu es professeur. Alors, n’est-ce pas, on ne pourra pas rigoler.

Bertol ne le quittait pas des yeux. Doucement, il lui serra la main et il lui dit :

— Mais tu ne comprends donc pas tout ce qu’il y a d’admirable dans ta lettre ?… tu ne comprends donc pas…

Mais l’autre le regardait avec un tel ahurissement qu’il n’acheva point. À quoi bon, d’ailleurs, des explications que le brave homme ne pouvait comprendre ? N’était-il pas de ceux qui se battent et qui meurent en toute simplicité, et qui ne se croient pas des héros pour si peu ?

Duroseau murmura :

— Qu’est-ce que tu as, Bertol ? On dirait que tu pleures…

— Mais non… ce n’est rien… Donne-moi une plume, nous allons la faire, ta lettre. Et sois bien sûr que, celle-là, les journaux ne la reproduiront pas…