Page:Leblanc - De minuit à sept heures, paru dans Le Journal, 1931.djvu/14

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Le voyageur, avant de sortir du bois, consulta un papier qu’il tira de sa poche. C’était un plan, qu’il examina et dont il lut les quelques mots d’explication qui s’y trouvaient inscrits : « La croix à l’encre bleue marque l’emplacement du puits. Je regrette de ne pouvoir te donner les instructions relatives à l’ouverture du coffret, n’ayant aucune indication à ce propos. Mais tu trouveras… Quant à l’enfant… »

Il continua sa marche, suivant une route nivelée par la neige et, après une heure environ, parvint en vue d’un parc de hauts sapins, au milieu desquels un château se silhouettait. Aux alentours du parc, à gauche, se voyait un groupe d’isbas. Il consulta de nouveau son plan. Oui, c’était cela, à droite, ce grand arbre dénudé, et, au-delà, cette isba isolée, à peine visible dans le réseau brouillé que traçait la neige qui avait violemment repris…

Coupant à travers la plaine, il se dirigea vers l’isba isolée. Il l’atteignit. Elle était inhabitée, en ruines. Une cour la précédait, et, dans cette cour, un puits. Il alla à ce puits, se pencha et tâtonna, le long de la paroi intérieure. Ses doigts rencontrèrent le manche d’une pioche qui se trouvait accrochée là et dont il s’empara. Puis il se retourna, faisant face au point central entre les deux corps de l’isba. Il fit six longues enjambées. Il s’arrêta, rejeta la neige du sol et, avec la pioche, creusa. Il creusa assez longtemps et enfin eut une exclamation de joie. Le fer de la pioche avait sonné sur du métal. Redoublant d’efforts, il dégagea un petit coffret d’acier rouillé qu’il sortit du trou. Sans hésiter, il força le couvercle avec sa pioche.