— C’est votre droit. Donc, à onze heures et demie, vous avez quitté Baratof.
— Oui, dit Gérard.
— Quand vous avez quitté Baratof, continua le juge d’instruction, votre querelle était-elle terminée ? Le bon accord était-il rétabli entre vous ?
— Non, répondit Gérard un peu embarrassé. La cause de notre dissentiment était grave.
— Donc, vous vous êtes séparés en pleine fâcherie ?
— Oui.
— Après une lutte ?… On a entendu…
— Oui, après une lutte, avoua Gérard.
— Et où avez-vous été ensuite ?
— À mon hôtel, à la Pension Russe, dit Gérard après une hésitation.
— Et vous y êtes arrivé vers quelle heure ?
— Je ne sais trop… vers minuit… peut-être minuit et quart… J’y suis allé à pied, sans me presser… pour me calmer.
Le juge se tourna vers Nantas :
— Vous avez obtenu des précisions à ce sujet, monsieur l’inspecteur principal ?
Nantas se leva et prit l’appareil du téléphone.
— Voulez-vous me permettre, monsieur le juge d’instruction ? Allo, demandez-moi la Pension Russe, à Auteuil.
Il attendit un moment.
— La Pension Russe ? Monsieur le directeur ? Allo… Est-ce que l’inspecteur Victor peut venir à l’appareil ?
Nouvelle attente.
— C’est toi, Victor ? À quelle heure le sieur Gérard est-il arrivé, hier soir ?
Il écouta la réponse de Victor qui dura une ou deux minutes, puis il