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mon amie, madame rollet

dire, ils ne s’adressèrent plus la parole. Gaspard fumait, sa maîtresse sommeillait, et tous deux attendaient le moment du coucher.

Il venait encore, par besoin physique, par égoïsme, par habitude. Il avait là ses pantoufles, sa robe de chambre, des vêtements et du linge de rechange. La cuisine était parfaite, le service irréprochable. Après le dîner, on lui présentait sa pipe toute bourrée et un carafon d’excellente eau-de-vie.

D’ailleurs, qu’aurait-on dit à Beuzeville d’une rupture entre lui et son amie, Mme Rollet ?

Un incident mit fin à cet ennui qui commençait à lui peser.

Un vendredi, il arriva par hasard chez sa maîtresse avant l’heure de la Bourse. Il la trouva couchée, souffrante.

— Quel contre-temps, bougonna-t-elle, tu sais que j’ai conduit hier la petite au couvent, rue de l’Avalasse. Elle a tant pleuré que je me suis engagée à aller la voir aujourd’hui, et puis, juste, je tombe malade.

Jusqu’ici, la petite étant reléguée dans la cuisine auprès d’Adèle, la bonne, pendant les stations des clients, il ne l’apercevait que rarement et