Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
mon amie, madame rollet

elle, les yeux railleurs de sa fille, ces yeux clairvoyants dont l’ironie la gênait toujours.

Gaspard cependant continuait d’un ton de prédicateur :

— Mais notre tâche, à mon amie et à moi, n’est pas achevée. Il nous faut encore vous aider tous deux à franchir l’époque la plus dangereuse de la vie. De vous, Juliette, nous devons écarter les vilaines intrigues, les passions coupables, les propositions menteuses de gens intéressés à vous entraîner dans la voie du mal. Toi, Roger, nous devons te garantir des rencontres malsaines, des liaisons compromettantes avec des drôlesses sans aveu. À tous deux enfin notre devoir est de vous préparer une jeunesse honnête, calme, laborieuse, à l’abri du besoin. Nous avons beaucoup réfléchi, beaucoup cherché, et, je suis fier de l’avouer, j’ai trouvé, à mon avis, la combinaison qui nous permettra d’atteindre notre but.

Il se recueillit avant d’entamer la période délicate de son discours, et c’est en hésitant qu’il reprit :

— Demain, Roger, tu commences tes études de droit. Je suis donc obligé de te livrer à toi-