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les époux dumouchel

V


Des vieilles habitudes chères aux Dumouchel il ne restait plus rien. Privés de la régularité qui assurait le bon fonctionnement de leurs gestes et de leurs pensées, ils vivaient au jour le jour, le corps veule, l’esprit en désordre. Leur existence désemparée flottait au gré des circonstances. Et ils souffraient d’autant plus de cette incertitude et de ce manque de direction qu’ils avaient derrière eux quinze ans de calme et de sécurité.

La promenade avec l’enfant, le dimanche, leur fournit néanmoins quelques joies.

Les Lormier avaient prêté une voiture en assez mauvais état que François tenait à pousser lui-même dans les rues fréquentées. Berthe voltigeait autour, en mère inquiète. À la Bourse, on faisait halte, la nourrice sortait une de ses