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Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/194

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les époux dumouchel

de cette pauvre tante. La présence des héritiers aurait gêné vos machinations.

La veuve Brique baissa les yeux et répliqua d’un ton hypocrite :

— Excusez-moi, madame, si je n’ai pu vous prévenir, mais mon amie, Mlle Roussel, est morte subitement. Le médecin, depuis, a constaté la rupture d’un anévrisme.

— Soit, conclut Berthe, mais j’espère que vous nous céderez la place.

— Qu’il soit fait selon votre ordre, madame.

Et la veuve, en soupirant, s’agenouilla devant son amie, fit le signe de la croix et se retira.

Aussitôt les époux furetèrent de tous côtés. Ils découvrirent le testament au fond d’un tiroir. Un cachet aux initiales de la vieille fille le fermait. Ils le palpèrent, mais n’osèrent l’ouvrir. Leur figure exprimait une joie contenue. Et, près de la morte, oubliée dans le linceul de ses draps blancs, ils calculèrent la somme exacte que leur rapporterait l’héritage, tous droits payés.

— Et encore, ajouta Berthe, il est probable que depuis notre mariage, elle a augmenté son avoir.