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un amour

V


Le prêtre s’éloigna. Marthe fit prévenir Civialle. De son lit elle l’aperçut qui errait dans le verger. Elle avait désiré que la fenêtre fût ouverte. On était en février, mais un bon soleil emplissait la chambre, et, dehors, donnait à l’herbage, aux pommiers, un air de fête, une apparence de printemps.

Un rayon qui se jouait à l’entrée du bois, au travers des branches, et mettait sur un tronc d’arbre une tache claire et tremblante, attira ses yeux. Elle se rappela qu’un jour elle avait retrouvé son fils dormant au pied du même arbre, tandis qu’on le cherchait de tous côtés. Alors, en quelques minutes, une multitude de souvenirs l’assiégèrent.

D’abord des tableaux successifs et confus montrèrent à son cerveau affaibli des scènes du