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LE FILS AUX DURAMÉ



Victor Duramé et sa femme achevaient leur souper, des tranches de pain recouvertes d’une mince couche de beurre où apparaissaient d’énormes grains de sel. Un bout de chandelle fixé sur la table éclairait confusément les poutres basses du plafond, les murailles nues, le sol inégal, le vaisselier boiteux, la cheminée noire et sans ornements.

Au fond de la pièce, dans un berceau d’osier, un enfant dormait, un garçon que, quinze jours auparavant, le ménage avait déclaré sous le nom de Charles.

Ils s’étaient mariés l’an passé ; un mois après, Duramé perdait son père et héritait d’une ferme à Froberville et de quelques lopins de terre situés sur la route d’Yport aux Ifs.

Et ils peinaient tous deux, attelés côte à côte,