Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86
mon amie, madame rollet

liserait, les moindres gestes, les moindres paroles, tout était prévu, disposé, définitivement réglé. Les obstacles ? Ils n’en admettaient pas. Les résistances ? On les briserait.

— Plus je l’examine, disait Gaspard, plus je le juge pratique et inattaquable. Il satisfait les intérêts, les goûts, les affections, les bonnes mœurs. En un mot, c’est une trouvaille.

Et Joséphine approuvait.

M. de Crochemont, gentilhomme campagnard, gros cultivateur de Beuzeville, atteignait la trentaine quand il épousa la fille d’un notaire, Mlle Noëe Chrétien. Après dix mois de ménage, celle-ci mourut en couches, lui laissant un fils, qu’il appela Roger.

La mort de sa femme lui causa peu de chagrin ; par contre, l’arrivée de cet enfant l’embarrassa fort.

Accoutumé à une existence paisible et solitaire dont il souhaitait encore plus le retour, au sortir d’une union assez tourmentée, il ne voulut point s’empêtrer d’un mioche. Il le mit en nourrice aux environs, ce qui lui assura quelques années de calme.

Mais l’enfant grandit, il fallut l’envoyer à l’école et, quoique décidé à ne pas le reprendre