Page:Leblanc - L'Enthousiasme, 1901.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XI

Dorénavant Claire fut pour moi, comme je le fus pour elle, un point d’appui inébranlable, un principe d’équilibre et de santé morale qui ne s’est jamais affaibli, une cause de volonté et de confiance, une certitude. Bien entendu le rapprochement qui s’effectua entre nous ne changea rien à mes agitations, mais il me rendit plus attentif sur la qualité de mes actes. Aussi opiniâtre dans la défense de mon amour, je n’aurais plus consenti à des moyens qui m’eussent paru avilissants. Et cette amélioration ne fut point sans quelque mérite, car, dès notre retour à Saint-Jore, la lutte reprit. Des méchancetés nouvelles nous assaillirent. Geneviève reçut des lettres anonymes. Elle ne sortit plus.

Trois semaines consécutives et quotidiennement, je l’attendis dans la chambre désertée. Puis, excédé de chagrin, je me remis en faction au coin des rues. Un soir elle se risqua dehors. Je l’avisai. Nous nous réfugiâmes sous le portail de l’église. Et le manège d’autrefois recommença. Mèmes impru-