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L’ENTHOUSIASME

— Elle t’a écrit cela ? tiens, c’est drôle… jamais elle ne t’écrit à ce propos.

— Jamais… que je vienne ou non, cela lui est égal… au contraire, mon assiduité avait l’air de l’étonner au début.

— Ah ! et depuis ?

— Elle était plus aimable,

Quelques minutes s’écoulèrent.

— J’ai peur, murmura Geneviève.

Moi aussi, j’avais peur.

— Tu vas partir, lui dis-je, c’est préférable.

J’allai vers la fenêtre du vestibule, Au même moment, un coup de timbre retentit. Philippe traversait la cour.

D’un bond je me rejetai dans le renfoncement, j’empoignai Geneviève par les épaules et, bousculant les vases, les meubles, les palmiers, sans me soucier du bruit, je me frayai un passage jusqu’à la porte du jardin. À peine Geneviève l’avait-elle franchie que Philippe ouvrait celle du vestibule. Je ne bougeai pas, prêt à m’enfuir.

Philippe montait l’escalier, mais Berthe descendit au-devant de lui.

— Je ne suis pas en retard ? demanda-t-il.

— Non, non, d’ailleurs ce n’est pas si urgent, je désire vous consulter sur cette question d’asile. Seulement je réfléchis que mon mari est indispensable. Il doit être au jardin. Tenez, au lieu de remonter au premier étage, prenons le couloir. Il est un peu obstrué, mais…