nécessités. Notre amour est encore pour toi une chose de honte et de ténèbres. Chasse cette idée, Geneviève, notre amour a droit à la clarté, au bien-être, à l’épanouissement. Allons-nous-en, je t’en prie… Mais réponds donc… pourquoi ne réponds-tu pas ? m’écriai-je exaspéré… réponds… préfères-tu que nous nous séparions ?
Elle se jeta sur mon épaule avec effroi.
— Ne t’en va pas, mon Pascal… non, recommencer comme il y a deux mois !… et puis Berthe qui reviendrait s’amuser de mon désespoir… Oh ! quand elle m’a dit : « Pascal m’a chargé de te faire ses adieux, il est parti »… Pas cela, mon chéri…
— Eh bien alors, qu’est-ce qui te retient ? Philippe ? tu ne l’aimes pas et, lui, il souffrira moins de ton départ qu’il ne souffre de votre désaccord. Le monde ? on n’en dira pas plus qu’aujourd’hui, le scandale sera d’un moment au lieu d’être de tous les jours… et puis on nous oubliera… Alors viens, ma Geneviève, nous sommes destinés l’un à l’autre, et il est si rare que deux êtres en aient autant de preuves que nous ! Nous n’irions pas vers l’inconnu, nous sommes sûrs d’être heureux ! voici le bonheur, il est entre nous, prenons-le… Allons-nous-en, veux-tu ?
Et elle me dit :
— Oui, Pascal, je le veux… Je le veux depuis l’instant même où tu me l’as demandé.
Je fus stupéfait. La lutte n’avait pas épuisé toutes