fois encore pour implorer mon secours. Adressée à Nice, cette lettre ne m’y trouva plus. Sans réponse, elle consentit.
— Alors, il est trop tard, lui demandai-je ?
— Eh quoi, c’est une issue ! Si ma destinée n’est pas dans ce mariage, je serai du moins libre de la suivre le jour où elle m’apparaîtra… tandis qu’une jeune fille ne peut rien.
— À Paris, tu trouverais mieux que ce garçon.
— Non, étant donné les conditions où je vivrai, sous la surveillance de mère, ne connaissant que les gens qu’elle connaîtra, je ne trouverai pas mieux. J’imagine que je suis faite pour vivre seule, ou bien mon idéal de vie à deux est tellement difficile et suppose un être si intelligent, si respectueux de moi, que, pour le découvrir, il me faudrait des années d’indépendance, chercher sans repos, de tous côtés, et ne me rebuter d’aucune déception.
— Cela m’étonne que tu aies cédé.
— La mort de Catherine m’a brisée. Vois-tu, Pascal, tu as raison de croire au bonheur et d’affirmer qu’il est la loi de notre nature et que la souffrance n’est que l’exception, mais il y, a des choses qui sont un obstacle insurmontable au bonheur, et la mort de ceux que l’on aime est la plus terrible. Et puis mère est là qui me presse, qui me supplie… elle a tellement peur d’un refus !
— Cependant elle voit bien que tu n’acceptes qu’à contre-cœur.