je travaillerai… tout ce que l’on voudra… mais que je reste ici… je t’en prie… je t’en prie…
— Pourquoi veux-tu rester, Pascal ?
— Parce que je suis heureux. Oh ! tu ne comprends pas. Si tu savais comme je suis heureux, tu me laisserais, va, tu n’aurais pas le courage… Oh ! il faut me laisser… on n’a pas le droit de m’empêcher d’être heureux… je t’en prie…
— Pascal, dit-elle, on t’a vu à Bellefeuille, des ouvriers… et on a vu Geneviève qui te rejoignait. Tout le monde le sait maintenant. Ton grand-père est averti, il est furieux. Si tu ne pars pas, il te chasse de chez lui et il ira trouver Geneviève, tu le connais, il ira.
Je l’écoutais, consterné. Cette fois tout était fini. À travers mes larmes je la regardai. Elle me dit doucement :
— Comme tu l’aimes !
Il y eut un silence douloureux. Puis, mère se levant, je lui saisis le bras et l’implorai d’une voix désespérée.
— Oui, je l’aime, je l’aime, ne me sépare pas d’elle, ce serait affreux… nous n’aurons plus de rendez-vous, je te le promets… que je la voie seulement, devant vous tous… si tu veux, je m’engage à ne plus lui adresser la parole… nous serons comme deux étrangers, mais que je la voie… Je ne peux pas vivre sans elle… je l’aime…
Elle m’observait avec étonnement, un peu blessée peut-être en sa tendresse de mère. Cette violence