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Page:Leblanc - L’Éclat d’obus, 1916.djvu/184

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L’ÉCLAT D’OBUS


III

LA MAISON DU PASSEUR



Paul Delroze ne prononça pas une parole. Poussant devant lui son prisonnier, dont il avait attaché les poignets derrière le dos, il revint vers le pont, parmi les ténèbres illuminées de courtes lueurs.

L’attaque se poursuivait. Cependant un certain nombre de fuyards ayant voulu s’échapper, et les volontaires qui gardaient le pont les ayant accueillis à coups de fusil, les Allemands se crurent tournés, et cette diversion précipita leur défaite.

Lorsque Paul arriva, le combat était fini. Mais une contre-attaque ennemie, soutenue par les renforts promis au commandant de poste, ne pouvait pas tarder à se produire et tout de suite on organisa la défense.

La maison du passeur, que les Allemands avaient puissamment fortifiée et entourée de tranchées, se composait d’un rez-de-chaussée et d’un seul étage dont les trois pièces n’en formaient plus qu’une seule. Une soupente cependant, qui servait autrefois de mansarde à un domestique, et à laquelle on accédait par trois marches de bois, s’ouvrait comme une alcôve