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Page:Leblanc - L’Éclat d’obus, 1916.djvu/188

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L’ÉCLAT D’OBUS

que Paul n’eut pas le loisir de se demander quelle attitude il prendrait en face du père d’Élisabeth. Le drame du passé, le rôle que le mari de la comtesse Hermine pouvait jouer dans ce drame, tout cela se mêlait en son esprit avec la défense du blockhaus. Et, malgré l’affection qui les liait l’un à l’autre, leur poignée de main fut presque distraite.

Paul faisait boucher une petite fenêtre avec un matelas. Bernard avait son poste à l’autre bout de la salle.

M. d’Andeville dit à Paul :

— Vous êtes sûr de tenir, n’est-ce pas ?

— Absolument, puisqu’il le faut.

— Oui, il le faut. J’étais à la division hier avec le général anglais auquel je suis attaché comme interprète, quand on a résolu cette attaque. La position, paraît-il, est de premier ordre, et il est indispensable qu’on s’y accroche. C’est alors que j’ai vu là l’occasion de vous revoir, Paul. Je connaissais la présence de votre régiment. J’ai donc demandé à accompagner le contingent désigné pour…

Nouvelle interruption. Un obus trouait le toit et crevait la façade opposée au canal.

— Personne n’est touché ?

— Personne, répondit-on.

Un peu après, M. d’Andeville reprenait :

— Le plus curieux, c’est d’avoir retrouvé Bernard chez votre colonel, cette nuit. Vous pensez avec quelle joie je me suis mêlé aux cyclistes. C’était le seul moyen de rester un peu auprès de mon petit Bernard et de venir vous serrer la main… Et puis je n’avais pas de nouvelles de ma pauvre Élisabeth, et Bernard m’a raconté…