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Page:Leblanc - L’Éclat d’obus, 1916.djvu/209

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L’ÉCLAT D’OBUS
201

— Cela veut dire tout simplement, déclara Paul, que nous avons devant nous l’explication évidente du grand mystère qui entoure la prise de Corvigny et de ses deux forts.

— Comment ?

— Corvigny et ses deux forts furent démolis en quelques minutes, n’est-ce pas ? D’où venaient ces coups de canon, alors que Corvigny se trouve à six lieues de la frontière, et qu’aucun canon ennemi n’avait franchi la frontière ? Ils venaient d’ici, de cette forteresse souterraine.

— Impossible !

— Voici les rails sur lesquels on manœuvra les deux pièces géantes qui effectuèrent le bombardement.

— Voyons ! On ne peut pas bombarder du fond d’une caverne ! Où sont les ouvertures ?

— Les rails vont nous y conduire. Éclaire-nous bien, Bernard. Tenez, voici une plateforme montée sur pivots. Elle est de taille, qu’en dites-vous ? Et voici l’autre plate-forme.

— Mais les ouvertures ?

— Devant toi, Bernard.

— C’est un mur…

— C’est le mur qui, avec le roc même de la colline, soutient la terrasse au-dessus du Liseron, face à Corvigny. Et dans ce mur deux brèches circulaires ont été pratiquées, puis rebouchées par la suite. On distingue très nettement la trace encore visible, presque fraîche, des remaniements exécutés.

Bernard et le lieutenant n’en revenaient pas.

— Mais c’est un travail énorme ! prononça l’officier.

— Colossal ! répondit Paul ; mais n’en soyez