— Non. Les domestiques se sont couchés. Les lumières ont été éteintes.
— Toutes les lumières ?
— Sauf une, cependant. Tiens, là, sur nos têtes.
C’était au premier étage, et à une fenêtre située au-dessus de la fenêtre par laquelle Paul avait assisté au souper du prince Conrad. Il reprit :
— Cette lumière s’est-elle allumée pendant que j’étais monté sur le balcon ?
— Oui, vers la fin.
Paul murmura :
— D’après mes renseignement, ce doit être la chambre du prince Conrad. Lui aussi, il est ivre, et il a fallu le monter.
— J’ai vu des ombres, en effet, à ce moment-là, et depuis tout est immobile.
— Évidemment, il cuve son Champagne. Ah ! si l’on pouvait voir !… pénétrer dans cette chambre !
— Facile, dit Bernard.
— Par où ?
— Par la pièce voisine, qui doit être le cabinet de toilette, et dont on a laissé la fenêtre entr’ouverte, sans doute pour donner un peu d’air au prince.
— Mais il faudrait une échelle…
— J’en connais une, accrochée au mur de la remise. La veux-tu ?
— Oui, oui, dit Paul, vivement. Dépêche-toi.
Dans son esprit, toute une nouvelle combinaison se formait, reliée d’ailleurs à ses premières dispositions de combat, et qui lui semblait maintenant capable de le mener au but.