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Page:Leblanc - L’Éclat d’obus, 1916.djvu/278

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L’ÉCLAT D’OBUS

Hermine, il était sûr de marcher dans la bonne voie. De fait, à plusieurs reprises, ils eurent la preuve qu’une infirmière de la Croix-Rouge, voyageant seule et en première classe, avait passé la veille par les mêmes stations.

Ils descendirent à Château-Thierry vers la fin de l’après-midi. Paul s’informa. La veille au soir, une automobile de la Croix-Rouge, qui attendait devant la gare, avait emmené l’infirmière. Cette automobile, si l’on s’en rapportait à l’examen de ses papiers, faisait le service d’une des ambulances établies en arrière de Soissons, mais on ne pouvait préciser le lieu exact de cette ambulance.

Le renseignement suffisait à Paul. Soissons, c’était la ligne même de la bataille.

— Allons-y, dit-il.

L’ordre qu’il possédait, signé du général en chef, lui donnait tous les pouvoirs nécessaires pour réquisitionner une automobile et pour pénétrer dans la zone de combat. Ils arrivaient à Soissons au moment du dîner.

Les faubourgs, bombardés et ravagés, étaient déserts. La ville elle-même semblait en grande partie abandonnée. Mais, à mesure qu’ils approchaient du centre, une certaine animation se remarquait dans les rues. Des compagnies passaient à vive allure. Des canons et des caissons filaient au trot de leurs attelages, et dans l’hôtel qu’on leur indiqua sur la Grande Place, et où logeait un certain nombre d’officiers, il y avait de l’agitation, des allées et venues, et comme un peu de désordre.

Paul et Bernard se firent mettre au courant. Il leur fut répondu que, depuis plusieurs jours, on attaquait avec succès les pentes situées en