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II

AU BORD DE L’OCÉAN



L’état d’esprit de Véronique changea subitement. Autant elle fuyait avec décision devant la menace du péril qui lui semblait surgir pour elle du mauvais passé, autant elle était résolue à marcher jusqu’au bout sur le chemin redoutable qui s’ouvrait.

Ce revirement provenait de ce qu’une petite lueur flottait brusquement dans les ténèbres. Elle comprenait tout à coup cette chose, assez simple d’ailleurs, que la flèche indiquait une direction, et que le numéro dix devait être le dixième d’une série de numéros qui jalonnaient un trajet partant d’un point fixe pour aboutir à un autre point fixe.

Était-ce un signal établi par quelqu’un et destiné à conduire les pas d’une autre personne ? Peu importait. L’essentiel était qu’il y avait là un fil capable de mener Véronique à la découverte du problème qui l’intéressait : par quel prodige sa signature de jeune fille reparaissait-elle au milieu d’un entrelacement de circonstances tragiques ?

La voiture, envoyée du Faouët, la rejoignait. Elle monta et dit au cocher de se diriger, à une allure très lente, vers Rosporden.

Elle y arriva pour dîner, et ses prévisions ne l’avaient pas induite en erreur. Deux fois elle revit, avant des embranchements, sa signature, accompagnée des numéros 11 et 12.

Véronique coucha à Rosporden, et, dès le lendemain, reprit ses recherches.