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GANTS BLANCS… GUÊTRES BLANCHES…

missaire du quartier et que deux agents de la Sûreté sortaient de la maison et que le juge d’instruction avait fait une enquête sommaire.

« Profitons de ce qu’il n’y a personne », dit Béchoux à Barnett.

Et, tout en montant, il expliquait :

« C’est ici une ancienne demeure où l’on a conservé les habitudes d’autrefois… Par exemple, la porte reste toujours close, personne n’a la clef, et on ne peut entrer qu’en sonnant. Au premier habite un ecclésiastique, au second un magistrat, et la concierge fait leur ménage. Quant à Olga, elle vit l’existence la plus respectable entre sa mère et deux vieilles bonnes qui l’ont élevée. »

On leur ouvrit. Béchoux précisa que le vestiaire menait à droite vers la chambre et le boudoir d’Olga, à gauche vers les chambres de la mère et des deux vieilles bonnes, et que, en face, il y avait un atelier de peinture transformé en gymnase, avec une barre fixe, un trapèze, des anneaux et de multiples accessoires disséminés parmi les fauteuils et les canapés.

À peine furent-ils introduits dans cette salle que quelque chose tomba d’en haut, de la verrière par laquelle le jour pénétrait. C’était un petit jeune homme qui riait et secouait, au-dessus d’un délicieux visage, une tignasse de cheveux roux ébouriffés. Sous son pyjama serré à la taille, Barnett reconnut Olga Vaubant. Elle s’écria aussitôt, avec des intonations faubouriennes :

« Tu sais, Béchoux, maman va très bien. Elle dort. Ma chère maman ! Quelle veine ! »

Elle piqua une tête qui la dressa sur ses deux bras tendus, les pieds en l’air, et elle chanta, d’une voix de con-