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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/159

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GANTS BLANCS… GUÊTRES BLANCHES…

— Mais, fit-il interloqué, c’est à peine si on commence.

— Et tout ce que j’ai dit, bouffi, ça n’te suffit pas pour éclairer ta lanterne ? Si le dénommé Barnett est aussi gourde que toi, j’peux dire adieu à mon lit Pompadour. »

Le dénommé Barnett s’avança et lui demanda :

« Pour quel jour le désirez-vous, votre lit Pompadour, madame ?

— Comment ? » dit-elle en regardant avec surprise ce personnage un peu falot d’apparence et à qui elle n’avait accordé aucune attention.

Il spécifia d’un ton familier :

« Je voudrais savoir le jour et l’heure où vous désirez rentrer en possession de votre lit Pompadour et de toute votre chambre.

— Mais…

— Fixons la date. C’est aujourd’hui mardi. Mardi prochain, cela vous convient-il ? »

Elle ouvrait de grands yeux ronds et semblait suffoquée. Que signifiait cette proposition insolite ? Plaisanterie ou fanfaronnade ? Et tout à coup elle pouffa de rire.

« En voilà un rigolo ! D’où l’as-tu sorti, ton copain, Béchoux ? Eh bien, non, tu sais, il en a de l’estomac, le dénommé Barnett ! Une semaine ! On dirait qu’il l’a dans sa poche, mon lit Pompadour… Et tu t’imagines que je vais perdre mon temps avec des lascars comme vous ! »

Elle les poussa tous deux jusqu’au vestibule.

« Allons, décampez, et qu’on ne vous revoie plus. Je n’aime pas qu’on se paie ma tête. Quels farceurs que ces cocos-là ! »

La porte de l’atelier fut refermée bruyamment sur les deux cocos. Béchoux, désespéré, gémit :