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GANTS BLANCS… GUÊTRES BLANCHES…

— Ça, c’est plus facile, dit Barnett. Tu as un mandat ?

— Oui.

— Et des hommes à ta disposition ?

— Je n’aurais qu’à téléphoner à la Préfecture.

— Téléphone donc qu’on t’envoie aujourd’hui deux gaillards près du Luxembourg, sous les galeries de l’Odéon. »

Béchoux tressauta. « Tu te fiches de moi ?

— Pas du tout. Mais crois-tu que je veuille passer pour un crétin aux yeux d’Olga Vaubant ? Et puis, quoi ! n’ai-je pas l’habitude de tenir mes engagements ? »

Béchoux réfléchit quelques secondes. Il avait l’impression soudaine que Barnett parlait sérieusement et que, depuis six jours, étendu dans son fauteuil, il n’avait point cessé de songer à l’énigme. Ne disait-il pas souvent qu’il y a des cas où la réflexion vaut mieux que toute enquête ?

Sans plus interroger, Béchoux demanda au téléphone un de ses amis, un nommé Albert, qui était le collaborateur le plus direct du chef de la Sûreté. Il fut convenu que deux inspecteurs seraient dirigés sur l’Odéon.

Barnett se leva et s’apprêta. Il était trois heures. Ils partirent.

« Nous allons dans le quartier d’Olga ? fit Béchoux.

— Dans la maison même.

— Mais pas chez elle ?

— Chez les concierges. »

Ils s’installèrent, en effet, au fond de la loge, après que Barnett eut recommandé aux concierges de ne pas souffler mot et de ne rien faire qui pût donner à croire que quelqu’un fût auprès d’eux. Un grand rideau qui cachait le lit les dissimula. De chaque côté, l’un et l’autre pouvaient