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GANTS BLANCS… GUÊTRES BLANCHES…

— Oui.

— Où ? »

Barnett tendit le doigt vers la porte.

« Là. Il y a dans le vestibule un placard encombré de vêtements et de robes, où l’on n’a guère l’occasion de pénétrer l’après-midi. Il y est.

— Mais il n’a pas pu entrer seul ?

— Non.

— Qui lui a ouvert ?

— Toi, Del Prego. »

Certes, il était visible, depuis le début de la conversation, que toutes les paroles de Barnett visaient le professeur de gymnastique, et que toutes constituaient des allusions de plus en plus précises. Cependant la brusquerie de l’attaque fit sursauter Del Prego. Son visage exprima le tumulte des sentiments qui s’entrechoquaient en lui et qu’il avait pu dissimuler jusque-là : fureur, inquiétude, envie forcenée d’agir… Barnett, devinant son hésitation, en profita pour courir dans le vestibule et pour extraire de son placard un homme qu’il poussa vers l’atelier.

« Ah ! s’écria Olga. C’était donc vrai ? »

L’homme, de même taille que Del Prego, était vêtu de gris comme lui et guêtré de blanc comme lui. Même sorte de visage gras et mobile.

« Vous oubliez votre chapeau et vos gants, monseigneur », dit Barnett qui lui colla sur la tête un feutre clair et lui tendit ses gants blancs.

Olga, stupéfaite, s’éloignait pas à pas, et, sans quitter des yeux les deux hommes, montait à reculons les degrés d’une échelle. Elle se rendait compte soudain de ce