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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/34

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L’AGENCE BARNETT ET Cie

Il exhiba un sac d’étoffe qui contenait les perles recueillies et le posa sur la table.

Stupéfaite, la « chère baronne » saisit le précieux collier, d’une main qui tremblait. Elle n’en pouvait croire ses yeux. Était-il admissible que cet individu restituât ainsi ?… Mais soudain elle dut craindre que ce ne fût là qu’un bon mouvement, car elle se sauva vers la porte, d’un pas saccadé, et sans le moindre merci.

« Comme vous êtes pressée ! dit-il en riant. Vous ne les comptez même pas ! Trois cent quarante-cinq. Elles y sont toutes… Et ce sont les vraies, cette fois…

— Oui, oui… fit Valérie… je sais…

— Vous êtes sûre, n’est-ce pas ? Ce sont bien celles que votre bijoutier estimait cinq cent mille francs ?

— Oui… les mêmes.

— Vous le garantissez ?

— Oui, dit-elle nettement.

— En ce cas, je vous les achète.

— Vous me les achetez ? Que signifie ?

— Cela signifie qu’étant sans fortune vous serez obligée de les vendre. Alors autant vous adresser à moi, qui vous offre plus que personne au monde… vingt fois leur valeur. Au lieu de cinq cent mille francs, je vous propose dix millions. Ha ! ha ! vous voilà tout ébahie ! Dix millions, c’est un chiffre.

— Dix millions !

— Exactement le prix auquel se monte, dit-on, l’héritage de M. Assermann. »

Valérie s’était arrêtée devant la porte.

« L’héritage de mon mari, dit-elle… Je ne saisis pas le rapport… Expliquez-vous. »