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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/54

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L’AGENCE BARNETT ET Cie

M. Formerie se promena un instant, les mains au dos, en savourant son triomphe. Et soudain il tapota la table à petits coups et conclut :

« Nous connaissons enfin la cause de l’assassinat. Un homme aux écoutes entendit la conversation de Vaucherel et de Miss Lovendale et nota l’endroit où Vaucherel enfermait le livre. Quelques jours plus tard, cet homme tuait pour voler et pour vendre plus tard la lettre numéro 14. Quel était cet homme ? Gaudu, le valet de ferme, en qui je n’ai cessé de voir le coupable. Hier, au cours d’une perquisition, j’ai remarqué une fente anormale entre les briques disjointes de sa cheminée. J’ai fait élargir le trou. Un livre était là, un livre qui, évidemment, provenait de la bibliothèque Vaucherel. Les révélations inattendues de miss Lovendale prouvent la justesse de ma déduction. Je vais mettre sous mandat les trois cousins Gaudu, chenapans fieffés, assassins du bonhomme Vaucherel, et criminels accusateurs de M. Leboc. »

Toujours solennel, M. Formerie tendit la main en signe d’estime à M. Leboc, qui le remercia avec effusion. Puis, comme un galant homme, il conduisit Élisabeth Lovendale jusqu’à son auto, revint vers les autres, et s’écria en se frottant les mains :

« Allons, je crois que l’affaire fera du bruit, et que les oreilles de M. Formerie tinteront agréablement. Que voulez-vous ? M. Formerie est un ambitieux et la capitale l’attire. »

On se mit en marche vers la maison des Gaudu où il avait donné l’ordre que fussent amenés, sous bonne escorte, les trois cousins. Le temps était beau. Suivi de M. Leboc, encadré par l’inspecteur Béchoux et par Jim