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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/66

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L’AGENCE BARNETT ET Cie

Seulement j’ai accepté de le voir à diverses reprises aux environs, dans la campagne.

— Et vous lui avez écrit ?…

— Oui.

— Et les lettres sont entre les mains de sa famille ?

— Entre les mains de son père.

— Et son père, qui veut à tout prix le venger, vous menace de communiquer ces lettres à la justice ?

— Oui. Ces lettres prouvent la nature irréprochable de nos relations. Mais enfin elles prouvent que je le voyais en dehors de mon mari. Et l’une d’elles contient ces phrases : « Je vous en supplie, Paul, soyez raisonnable. Mon mari est extrêmement jaloux et très violent. S’il soupçonnait mes inconséquences, il serait capable de tout. » Alors, n’est-ce pas, monsieur… cette lettre apporterait à l’accusation une force nouvelle ?… La jalousie, ce serait là le motif que l’on cherche et qui expliquerait le meurtre et la découverte de l’arme devant la chambre même de mon mari.

— Mais vous, madame, êtes-vous certaine que M. Fougeraie n’avait aucun soupçon ?

— Aucun.

— Et pour vous il est innocent ?

— Oh ! sans aucun doute », dit-elle dans un élan.

Barnett la regarda au plus profond de ses yeux, et il comprit que la conviction de cette femme eût impressionné Béchoux au point que, malgré les faits, malgré l’opinion du Parquet, et malgré sa discrétion professionnelle, l’inspecteur inclinât à la secourir.

Barnett posa encore quelques questions, réfléchit longuement, et conclut :