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L’HOMME AUX DENTS D’OR

Barnett se tut un instant. Quelque chose de la vérité apparaissait. M. Vernisson prenait figure de victime. Barnett lui tendit la main.

« Mme Vernisson ne se doutera pas de votre pèlerinage. Monsieur Vernisson, excusez l’erreur commise à votre égard depuis deux jours. Et excusez-moi si j’ai, cette nuit, fouillé votre cabriolet et découvert, dans le double fond de votre coffre, la mauvaise cachette où vous gardez les lettres de Mlle Angélique et vos confidences particulières. Vous êtes libre, monsieur Vernisson. »

M. Vernisson se leva.

« Un instant ! protesta Béchoux, qu’un tel dénouement indignait.

— Parle, Béchoux.

— Et les dents d’or ? s’écria l’inspecteur. Car il ne faut pas éluder cette question. M. le curé a vu, de ses yeux vu, deux dents en or dans la bouche de son voleur. Et M. Vernisson a deux dents en or ici, à droite ! C’est un fait, ça.

— Celles que j’ai vues étaient à gauche, rectifia l’abbé.

— Ou à droite, monsieur le curé.

— À gauche, je l’affirme. »

Jim Barnett se mit à rire de nouveau.

« Silence, saperlipopette ! Vous vous chamaillez pour une vétille. Comment, toi, Béchoux, inspecteur de la Sûreté, tu en es encore à t’ébahir devant un pauvre petit problème comme celui-là ! Mais c’est l’enfance de l’art ! C’est un mystère pour collégien ! Monsieur le curé, cette salle est la répétition exacte de votre chambre, n’est-ce pas ?

— Exacte. Ma chambre est au-dessus.