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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/204

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L’AIGUILLE CREUSE

qui n’était autre que Valméras, il y avait trois jeunes gens occupés à tresser des fauteuils avec des brins d’osier : Beautrelet et deux de ses camarades de Janson.

Ils demeurèrent là trois jours, attendant une nuit propice, et rôdant isolément aux alentours du parc. Une fois, Beautrelet aperçut la poterne. Pratiquée entre deux contreforts, elle se confondait presque, derrière le voile de ronces qui la masquait, avec le dessin formé par les pierres de la muraille.

Enfin, le quatrième soir, le ciel se couvrit de gros nuages noirs et Valméras décida qu’on irait en reconnaissance, quitte à rebrousser chemin si les circonstances n’étaient pas favorables.

Tous quatre ils traversèrent le petit bois. Puis Beautrelet rampa parmi les bruyères, écorcha ses mains à la haie de ronces, et, se soulevant à moitié, lentement, avec des gestes qui se retenaient, introduisit la clef dans la serrure. Doucement, il tourna. La porte allait-elle s’ouvrir sous son effort ? Un verrou ne la fermait-il pas de l’autre côté ? Il poussa, la porte s’ouvrit, sans grincement, sans secousse. Il était dans le parc.

— Vous êtes là, Beautrelet ? demanda Valméras, attendez-moi. Vous deux, mes amis,