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L’AIGUILLE CREUSE

choses rassurèrent l’homme en faction. Il baissa son arme. Mais sa tête resta tournée vers la caisse de l’arbuste.

D’effrayantes minutes s’écoulèrent, dix, quinze. Un rayon de lune s’était glissé par une fenêtre de l’escalier. Et soudain Beautrelet s’avisa que le rayon se déplaçait insensiblement et que, avant quinze autres, dix autres minutes, il serait sur lui, l’éclairant en pleine face. Des gouttes de sueur tombèrent de son visage sur ses mains tremblantes. Son angoisse était telle qu’il fut sur le point de se relever et de s’enfuir… Mais, se souvenant que Valméras était là, il le chercha des yeux, et il fut stupéfait de le voir, ou plutôt de le deviner qui rampait dans les ténèbres a l’abri des arbustes et des statues. Déjà il atteignait le bas de l’escalier, à hauteur, à quelques pas, de l’homme.

Qu’allait-il faire ? Passer quand même ? Monter seul à la délivrance du prisonnier ? Mais pourrait-il passer ?

Beautrelet ne le voyait plus et il avait l’impression que quelque chose allait s’accomplir, une chose que le silence, plus lourd, plus terrible, semblait pressentir aussi.

Et brusquement une ombre qui bondit sur