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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/215

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L’AIGUILLE CREUSE
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jusque dans les moindres détails, l’hypothèse qu’avait imaginée le jeune homme. Sur tous les points la réalité semblait se soumettre à ce qu’il la décrétait au préalable. Lupin avait trouvé son maître.

Beautrelet exigea que son père, avant de retourner dans ses montagnes de Savoie, prît quelques mois de repos au soleil, et il le conduisit lui-même, ainsi que Mlle de Saint-Véran, aux environs de Nice, où le comte de Gesvres et sa fille Suzanne étaient installés pour passer l’hiver. Le surlendemain, Valméras amenait sa mère auprès de ses nouveaux amis, et ils composèrent ainsi une petite colonie, groupée autour de la villa de Gesvres, et sur laquelle veillaient nuit et jour une demi-douzaine d’hommes engagés par le comte.

Au début d’octobre, Beautrelet, élève de rhétorique, alla reprendre à Paris le cours de ses études et préparer ses examens. Et la vie recommença, calme cette fois et sans incidents. Que pouvait-il d’ailleurs se passer ? La guerre n’était-elle pas finie ?

Lupin devait en avoir de son côté la sensation bien nette, et qu’il n’y avait plus pour lui qu’à se résigner au fait accompli, car un beau