Aller au contenu

Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
L’AIGUILLE CREUSE
11

issues du parc. Une évasion était impossible.

La petite troupe traversa ensuite la salle capitulaire et le réfectoire situés au rez-de-chaussée, et gagna le premier étage. Aussitôt, l’ordre parfait du salon fut remarqué. Pas un meuble, pas un bibelot qui ne parussent occuper leur place habituelle, et pas un vide parmi ces meubles et ces bibelots. À droite et à gauche étaient suspendues de magnifiques tapisseries flamandes à personnages. Au fond, sur les panneaux, quatre belles toiles, dans leurs cadres du temps, représentaient des scènes mythologiques. C’étaient les célèbres tableaux de Rubens légués au comte de Gesvres, ainsi que les tapisseries de Flandre, par son oncle maternel, le marquis de Bodadilla, grand d’Espagne.

M. Filleul, le juge d’instruction, observa :

— Si le vol fut le mobile du crime, ce salon en tout cas n’en a pas été l’objet.

— Qui sait ? fit le substitut, qui parlait peu, mais toujours dans un sens contraire aux opinions du juge.

— Voyons, mon cher Monsieur, le premier soin d’un voleur eût été de déménager ces tapisseries et ces tableaux dont la renommée est universelle.

— Peut-être n’en a-t-on pas eu le loisir.