Aller au contenu

Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/253

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
L’AIGUILLE CREUSE
239

faible qu’elle ne pouvait même pas aller au secours de celui qu’on menaçait.

Beautrelet la rassura.

— Ce n’est pas sérieux… il y a là une plaisanterie… voyons, qui aurait intérêt ?

— À moins, insinua Massiban, que ce soit Arsène Lupin.

Beautrelet lui fit signe de se taire. Il le savait bien, parbleu, que l’ennemi était là, de nouveau, attentif et résolu à tout, et c’est pourquoi justement il voulait arracher à Mme de Villemon les mots suprêmes, si longtemps attendus, et les arracher sur-le-champ, à la minute même.

— Je vous en supplie, madame, remettez-vous… Nous sommes tous là… Il n’y a aucun péril…

Allait-elle parler ? Il le crut, il l’espéra. Elle balbutia quelques syllabes. Mais la porte s’ouvrit encore. La bonne, cette fois, entra. Elle semblait bouleversée.

— Monsieur Georges… Madame… monsieur Georges.

D’un coup, la mère retrouva toutes ses forces. Plus vite que tous, et poussée par un instinct qui ne trompait pas, elle dégringola les marches de l’escalier, traversa le vestibule et courut vers la terrasse. Là, sur un fau-