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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/258

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L’AIGUILLE CREUSE

nerie de gestes et d’accent que Lupin affectait, Beautrelet ne put s’empêcher de rire.

— Il a ri ! il a ri ! s’écria Lupin en sautant de joie. Vois-tu, ce qui te manque, bébé, c’est le sourire… tu es un peu grave pour ton âge… Tu es très sympathique, tu as un grand charme de naïveté et de simplicité… mais vrai, t’as pas le sourire.

Il se planta devant lui.

— Tiens, j’parie que je vais te faire pleurer. Sais-tu comment j’ai suivi ton enquête ? comment j’ai connu la lettre que Massiban t’a écrite et le rendez-vous qu’il avait pris pour ce matin au château de Vélines ? Par les bavardages de ton ami, celui chez qui tu habites… Tu te confies à cet imbécile-là, et il n’a rien de plus pressé que de tout confier à sa petite amie… Et sa petite amie n’a pas de secrets pour Lupin. Qu’est-ce que je te disais ? Te voilà tout chose… Tes yeux se mouillent… l’amitié trahie, hein ? ça te chagrine… Tiens, tu es délicieux, mon petit… Pour un rien je t’embrasserais… tu as toujours des regards étonnés qui me vont droit au cœur… Je me rappellerai toujours, l’autre soir, à Gaillon, quand tu m’as consulté… Mais oui, c’était moi, le vieux notaire… Mais ris donc, gosse… Vrai, je te répète, t’as pas le sourire. Tiens, tu