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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/319

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L’AIGUILLE CREUSE
305

Et Lupin continuait :

— Oui, grâce à vous, mon cher ami. Certainement, Raymonde et moi, nous nous sommes aimés le premier jour. Parfaitement, mon petit… L’enlèvement de Raymonde, sa captivité, des blagues, tout cela : nous nous aimions… Mais elle, pas plus que moi, d’ailleurs, quand nous fûmes libres de nous aimer, nous n’avons pu admettre qu’il s’établît entre nous un de ces liens passagers qui sont à la merci du hasard. La situation était donc insoluble pour Lupin. Mais elle ne l’était pas si je redevenais le Louis Valméras que je n’ai pas cessé d’être depuis le jour de mon enfance. C’est alors que j’eus l’idée, puisque vous ne lâchiez pas prise et que vous aviez trouvé ce château de l’Aiguille, de profiter de votre obstination.

— Et de ma niaiserie.

— Bah ! tout le monde s’y fût laissé prendre.

— De sorte que c’est sous mon couvert, avec mon appui, que vous avez pu réussir ?

— Parbleu ! Comment aurait-on soupçonné Valméras d’être Lupin, puisque Valméras était l’ami de Beautrelet, et que Valméras venait d’arracher à Lupin celle que Lupin aimait ? Et ce fut charmant. Oh ! les jolis souvenirs ! L’expédition à Crozant ! les bouquets