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L’AIGUILLE CREUSE

il dirigea lui-même les investigations. Mais, à la fin du jour, il n’était guère plus avancé, et il déclara devant une armée de reporters qui avaient envahi le château :

— Messieurs, tout nous laisse supposer que le blessé est là, à portée de notre main, tout, sauf la réalité des faits. Donc, à notre humble avis, il a dû s’échapper, et c’est dehors que nous le trouverons.

Par précaution cependant, il organisa, d’accord avec le brigadier, la surveillance du parc, et, après, un nouvel examen des deux salons et une visite complète du château, après s’être entouré de tous les renseignements nécessaires, il reprit la route de Dieppe en compagnie du substitut.


La nuit vint. Le boudoir devant rester clos, on avait transporté le cadavre de Jean Daval dans une autre pièce. Deux femmes du pays le veillaient, secondées par Suzanne et Raymonde. En bas, sous l’œil attentif du garde champêtre, que l’on avait attaché à sa personne, le jeune Isidore Beautrelet sommeillait sur le banc de l’ancien oratoire. Dehors, les gendarmes, le fermier et une douzaine de paysans s’étaient postés parmi les ruines et le long des murs.