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L’AIGUILLE CREUSE

pondu, c’est que l’on m’a traité avec les plus grands égards. Mes trois compagnons sont les gens les plus charmants que je connaisse, d’une politesse exquise, spirituels et bons causeurs, ce qui n’était pas à dédaigner, étant donné la longueur du voyage.

« — Combien de temps dura-t-il ?

« — Environ quatre heures, et autant pour revenir.

« — Et le but de ce voyage ?

« — J’ai été conduit auprès d’un malade dont l’état nécessitait une intervention chirurgicale immédiate.

« — Et cette opération a réussi ?

« — Oui, mais les suites sont à craindre. Ici, je répondrais du malade. Là-bas… dans les conditions où il se trouve…

« — De mauvaises conditions ?

« — Exécrables… Une chambre d’auberge… et l’impossibilité, pour ainsi dire absolue, de recevoir des soins.

« — Alors, qui peut le sauver ?

« — Un miracle… et puis sa constitution d’une force exceptionnelle.

« — Et vous ne pouvez en dire davantage sur cet étrange client ?

« — Je ne le puis. D’abord, j’ai juré, et ensuite j’ai reçu la somme de dix mille francs