Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
L’AIGUILLE CREUSE
45

l’inspecteur Folenfant, constata le passage d’une automobile au cours de la nuit précédente… De même sur la route de Dieppe à Ambrumésy ; et si l’on perdait soudain la trace de la voiture à une demi-lieue environ du château, du moins on nota de nombreux vestiges de pas entre la petite porte du parc et les ruines du cloître. En outre, Ganimard fit remarquer que la serrure de la petite porte avait été forcée.

Donc tout s’expliquait. Restait à déterminer l’auberge dont le docteur avait parlé. Besogne aisée pour un Ganimard, fureteur, patient, et vieux routier de police. Le nombre des auberges est limité, et celle-ci, étant donné l’état du blessé, ne pouvait être que dans le voisinage d’Ambrumésy, Ganimard et le brigadier Quevillon se mirent en campagne. À cinq cents mètres, à mille mètres, à cinq mille mètres à la ronde, ils visitèrent et fouillèrent tout ce qui pouvait passer pour une auberge. Mais, contre toute attente, le moribond s’obstina à demeurer invisible.

Ganimard s’acharna. Il rentra coucher le soir du samedi au château, avec l’intention de faire son enquête personnelle le dimanche. Or, le dimanche matin, il apprit qu’une ronde de gendarmes avait aperçu cette nuit même