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L’AIGUILLE CREUSE
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tion de tuer Mlle de Saint-Véran, ne l’ont-ils pas frappée dans sa chambre ?

— Je ne sais. Peut-être l’incident qui les a déterminés ne s’est-il produit qu’à leur sortie du château. Peut-être la jeune fille avait-elle réussi à se débarrasser de ses liens. Ainsi, pour moi, l’écharpe ramassée avait servi à lui attacher les poignets. En tout cas, c’est au pied du Gros-Chêne qu’ils ont frappé. Les preuves que j’ai recueillies sont irréfutables…

— Mais le corps ?

— Le corps n’a pas été retrouvé, ce qui d’ailleurs ne saurait nous surprendre outre mesure. La piste suivie m’a conduit, en effet, jusqu’à l’église de Varengeville, à l’ancien cimetière suspendu au sommet de la falaise. Là, c’est le précipice… un gouffre de plus de cent mètres. Et, en bas, les rochers, la mer. Dans un jour ou deux, une marée plus forte ramènera le corps sur la grève.

— Évidemment, tout cela est fort simple.

— Oui, tout cela est fort simple et ne m’embarrasse pas. Lupin est mort, ses complices l’ont appris et pour se venger, ainsi qu’ils l’avaient écrit, ils ont assassiné Mlle de Saint-Véran, ce sont là des faits qui n’avaient même pas besoin d’être contrôlés. Mais Lupin ?

— Lupin ?