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Page:Leblanc - L’Image de la femme nue, 1934.djvu/124

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XVIII

Marie-Eudoxie.

Dans la panique et l’angoisse, ce fut Séphora qui imposa l’ordre.

Elle prit Stéphane à part :

— Vous avez passé la nuit ici ? avec Flavie ?

— Oui.

— Mon Dieu ! fit-elle en joignant les mains, pourquoi ne vous ai-je rien dit ?… J’ai pu revenir un jour plus tôt… Mais j’aurais dû parler avant mon départ… Mon Dieu ! Mon Dieu !

Irène Karef, penchée sur la plaie, l’examinait. Séphora lui demanda :

— De l’espoir ?

— La blessure est assez loin du cœur… si la balle n’a pas dévié, on peut espérer.

— Et alors ?

— Il faut un chirurgien, dit Irène. Un chirurgien seul peut extraire la balle.

— D’ici là ?

— Rien à faire… un lavage… des compresses… Je m’en charge.

— Non, dit impérieusement Séphora. Je la veillerai. Élianthe, Véronique et moi… personne d’autre dans cette pièce… ni femme de chambre, ni personne…

— Pourtant…

— Personne d’autre. Personne que ses sœurs et moi. C’est leur volonté et c’est la mienne. Tu entends, ma petite Véronique. Tu la soigneras aussi et tu monteras la garde. Tu seras inflexible. Personne !

Elle poussa Irène Karef et Stéphane vers le couloir et dit à Stéphane :

— Réveillez Solari. Allez à Marseille avec le Castor, et ramenez le docteur Élie Fabre et un infirmier. Solari l’a déjà amené ici…

On entendit qu’elle refermait la porte au verrou derrière Stéphane et Irène.

À onze heures du matin, Stéphane ramenait le docteur Élie Fabre.

L’examen ne fut pas trop alarmant. On put extraire la balle sans diffi-