Page:Leblanc - La Cagliostro se venge, paru dans Le Journal, 1934.djvu/134

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» Mais jamais, au grand jamais, si vous m’aviez honoré de votre amitié, je ne vous aurais laissé commettre une telle sottise. Il y avait dix moyens, pour vous, d’atteindre le même but sans passer devant monsieur le maire. Qui vous empêchait, par exemple, de dire à votre amoureux : « Mon cher Félicien, vous qui avez su naviguer jusque sous mes fenêtres et escalader mon balcon, ayez donc la gentillesse de vous introduire chez le sieur Jérôme et de subtiliser la bague qu’il a volée. De la sorte, nous pourrons comparer ». Et le coup était joué. D’autant plus, Rolande, d’autant plus, que votre ambition n’était pas du tout de livrer Jérôme à la police et de le faire guillotiner, mais simplement de le confondre et de l’envoyer au diable. Allons, soyez sincère, avouez que vous auriez bien mieux fait de vous en remettre à Raoul d’Averny.

Elle allait répondre, et son sourire indiquait bien dans quel sens, mais il ne le permit point.

— Non. Je ne suis pas venu pour vous demander des aveux ; mais pour placer mon petit discours, pour vous apporter une solution, et pour vous féliciter. Oui, Rolande, je vous félicite d’épouser Félicien. Je me suis trompé sur lui et j’ai pu le croire coupable d’un tas de méfaits. Il est surtout capable d’amour. C’est un garçon courageux, opiniâtre, à qui j’en ai voulu de se dérober à mon amitié, et qui ne m’en voudra pas de m’être occupé, malgré lui, de ses affaires. C’était pour son bien. Il vous rendra parfaitement heureuse, heureuse comme vous le méritez.

» Maintenant, mon cadeau de noces… Si, vous l’accepterez, parce que c’est mon avantage, et qu’il vous faudra le gagner. Les travaux de Clair-Logis sont en voie d’achèvement. Mais j’en ai d’autres à vous confier, Félicien… une vieille